La ballade de Dennis Karjala

Un commentaire politique en forme de ballade,

Venez, valeureux troubadours, et écoutez-moi,
je vous parlerai d'un homme qui a tout combattu pour notre liberté.
Avec rien qu'un site web et un cœur vaillant dans la poitrine,
Il a combattu la société Disney et l'avide fiduciaire Gerschwin.

C'était il n'y a pas tant d'années, en mil neuf cent soixante-dix-huit,
ils avaient ajouté dix-neuf ans à la durée du copyright ;
alors dirent les barons du cinéma et les fiers seigneurs de la chanson :
« Nos droits d'auteurs nous siéront bien s'ils peuvent durer ce temps. »

Mais quand les dix-neuf ans supplémentaires furent presque atteints,
ces mêmes fiers barons s'en retournèrent avec de l'argent à Washington.
« Nous voulons vingt années de plus, nous haïssons le domaine public.
Et voici de l'argent pour financer votre prochaine campagne. »

Alors parla Dennis Karjala en pays d'Arizona :
« Levez-vous, levez-vous mes joyeux compagnons ! Car nous devons tous résister
pour notre Constitution, ou les maîtres du droit d'auteur
voleront nos livres et notre musique dans leur hautaine puissance. »

Alors se levèrent les joyeux compagnons de Dennis, ils s'étaient ralliés à sa cause :
Le sage Peter Jaszi, bien renseigné sur les lois ;
et Mary Brandt, Dame vaillante du pays du Mississipi,
avec une centaine d'alligators attendant ses ordres.

« Ô Messieurs du Congrès, que vous avez été dupés ! Les seigneurs d'Hollywood
vous ont fait oublier votre serment de servir le bien commun. »
« Taisez-vous, Dennis Karjala, vos mots d'intellectuel sont hardis.
Nous écouterons les seigneurs du film et leur argent qui nous attend. »

« Hélas pour nous, mes joyeux compagnons ! Le Congrès est séduit,
le domaine public est ramené à néant et la liberté injuriée.
Céans, avertissons le peuple à l'aide d'une page sur la toile.
Bien que nos fiers ennemis soient puissants, peut-être les battrons-nous cependant. »

Alors Dennis posta sa page web sur un nœud du cyberespace
et Mary Brandt avec ses alligators, de retour en son pays,
lança un vaste publipostage sur la toile où les messages circulent,
pour que le démoniaque plan des seigneurs de la chanson puisse être de quelque façon défait.

Le Président s'assit en sa demeure avec une Stagiaire à ses pieds,
et une Dame du Congrès vint à lui avec des paroles tant doucereuses.
Le Président apposa son sceau : pour vingt années de plus, de par la loi,
Les barons de la chanson aspireront la vie du public dans leur avide panse.

« Hélas pour nous, mes joyeux compagnons, hélas pour le domaine public.
Le droit du peuple est mis à bas pour le seul bénéfice des seigneurs du film.
Mais battons-nous jusqu'au jour où les barons dans leur avidité
seront renversés de leurs trônes, la chanson et les lettres libérées. »