Bienvenue à ce 22e numéro du Brave GNU World de Georg. Nous fêterons bientôt nos deux ans et, en guise d'apéritif, voici deux descriptifs de mes travaux de l'année qui s'achève. Mais tout d'abord, un volet technique.
Etant donné que l'écriture de CD est un processus relativement enclin aux erreurs de timing, le graveur est souvent monté dans une machine dédiée ou un serveur de fichiers. Cependant, la plupart des frontaux ne sont pas conçus pour supporter plusieurs utilisateurs. De plus, ils sont très souvent la cause de problèmes dès lors que l'affichage est exporté vers une autre machine du réseau. Le processus d'écriture n'est qu'insuffisamment protégé contre des difficultés liées au poste de travail, ce qui entraîne bien souvent la production de CDs inutilisables. Heureusement, les interfaces web sont exemptes de ce genre de problèmes.
CGIBurn offre en outre des plus sur le plan du confort d'utilisation. Dans le cas d'un ordinateur utilisé par plusieurs personnes, une d'entre elles peut lancer l'écriture d'un CD et puis libérer l'espace de travail pour quelqu'un d'autre. Cette méthode offre également plusieurs avantages sur un réseau hétérogène. Si le graveur est logé dans la machine qui abrite également le serveur SAMBA, l'utilisateur peut déposer les fichiers dans certains répertoires et se servir de son navigateur favori pour en lancer l'écriture sur le CD.
Selon Scott Gifford, un de ses grands avantages est son concept modulaire. Dès la première version publique disponible, sont supportés la copie de CD ou entre CD et répertoires, ainsi que l'accès aux images ISO. Comme les fichiers de configuration définissent certaines actions ainsi que les modules dont elles se servent, il est assez aisé d'implémenter de nouvelles fonctionnalités. L'apparence de CGIBurn peut être adaptée aux goûts personnels de chacun grâce à des modèles HTML.
Comme le laisse entendre ce qui précède, CGIBurn est encore jeune : la version actuelle est la première à être publiquement disponible. La liste des caractéristiques prévues n'en est que plus longue. L'étape suivante sera la copie de CD musicaux à partir de et vers des fichiers mp3 et wav. L'on y touve aussi une option d'effacement de CD réinscriptibles, de répertoires ou d'images ISO. Si l'intérêt manifesté est suffisament grand, Scott pense à assouplir et diversifier le système de modèles et à ajouter le support du verrrouillage de répertoires. Il songe enfin à écrire des interfaces ligne de commande, ASCII et même sous forme d'affichage LCD avec des boutons.
Sa principale faiblesse reste l'absence de prise en charge de l'audio, même si Scott estime pouvoir la réaliser dans quelques semaines. Mais en dépit du stade précoce de développement, il considère l'application comme assez stable. Toute aide de développeurs et concepteurs HTML intéressés sera la bienvenue. Ils seront d'autant plus encouragés à entrer en contact avec Scott que celui-ci a plutôt bien documenté les concepts ainsi que la toile de fond.
Personnellement, j'estime qu'il reste une chose à améliorer : l'installation. Avis aux utilisateurs "lambda"... CGIBurn présente malgré cela un formidable potentiel et mérite vraiment qu'on s'y attarde.
L'historique du projet est par ailleurs assez intéressante. Scott avait fait l'acquisition d'un graveur bien entendu destiné à sa machine sous GNU/Linux. Cependant, sa fiancée connaissant mal GNU/Linux, il a jugé que la manipulation de l'outil ne lui serait pas très conviviale. Comme aucune solution satisfaisante ne s'offrait à lui, il s'est attelé à l'écriture de CGIBurn. Lorsqu'il s'est rendu compte de l'intérêt que l'application pouvait susciter tous azimuts, il a nettoyé le code et l'a placé sous LPG GNU.
Le second principe de la thermodynamique s'applique aussi au répertoire home, dans la mesure où fichiers news, mail et autres ont tendance à s'y accumuler ; dès lors, les doublons deviennent monnaie courante. Nouvelles et courrier ont d'ailleurs été pour Oliver la motivation première d'écrire ce programme. Afin de les prendre en charge de manière optimale, il est prévu l'option d'ignorer tout ce qui se trouve avant la première ligne vide afin d'éviter les problèmes liés aux différences d'empreintes de date et heure dans les courriers sauvegardés.
Multiple est en mesure d'éliminer directement l'ensemble des doublons tout en envoyant le nom des fichiers restants vers stdout, car l'élimination de la totalité n'est certainement pas ce que souhaitera l'utilisateur.
Contrairement à diff, il est en mesure de comparer un nombre illimité de fichiers ; de plus, il n'est pas basé sur les checksums md5, ce qui le rend relativement rapide et efficace. Ce sont surtout ceux qui ont tendance à accumuler les fichiers qui trouveront cet outil très utile.
D'après Oliver, le grand défaut de multiple est que, en cas d'utilisation de find afin se suivre les liens symboliques, il existe un danger théorique d'effacement de tous les fichiers. Le problème se pose lorsque les fichiers sont passés à multiple plusieurs fois. Afin de l'éviter, il envisage d'écrire sa propre routine de recherche dans l'arborescence des répertoires. Pour l'instant, il estime que l'écriture d'une bonne documentation et d'une manpage est ce qu'il y a de plus important.
Comme le nom l'indique, diff2html est destiné à présenter la sortie de diff sous forme de document HTML. Le résultat est codé par couleurs et juxtapose les deux versions de fort belle manière. Les couleurs peuvent être définies par le biais des variables d'environnement.
Dv signifie "diff viewer" et ne fait qu'envelopper diff2html afin de lancer un navigateur qui affiche le résultat.
De par leur qualité de scripts shell BASH, ces deux programmes sont éminemment portables, ce qui les rend utilisables dans n'importe quel environnement UNIX. Malheureusement, l'auteur n'a spécifié pour eux aucune licence : il ne l'a pas jugé nécessaire dans la mesure où il n'a posé aucune condition à leur usage. Ce n'est peut-être pas très net, mais cela n'enlève rien à l'utilité potentielle de ces applications.
GNU GRUB est très probablement le gestionnaire d'amorçage le plus puissant pour machines à base d'i386. Il débute sa carrière en 1995 sous la férule d'Erich Boleyn. En 1999, Gordon Matzigkeit en devient le responsable officiel et, peu après, OKUJI Yoshinori, ancien traducteur japonais du Brave GNU World, se pose en développeur le plus actif. Mais ils ne sont bien sûr pas seuls. Beaucoup ont contribué à GNU GRUB depuis toutes ces années, dont la liste complète serait trop longue à énumérer ici.
Ses possibilités sont assez impressionnantes. Son interface se présente sous la forme d'un menu relativement confortable et il prend en charge le fonctionnement via une console sérielle. Il présente en outre la capacité d'amorcer par le réseau via TFTP ou NFS ; ainsi, les postes de travail peuvent être configurés afin d'aller chercher leur noyau sur un serveur central.
Dès le démarrage, le GRUB reconaît un grand nombre de systèmes de fichiers (Ext2fs, ReiserFS, BSD UFS, MS-DOS FAT16 & FAT32 ainsi que Minix), ce qui lui permet de charger le noyau ou de lire des fichiers dès l'amorçage. Voilà qui se révèle pratique lorsque l'on veut tester de nouveaux noyaux : il n'est pas nécessaire de reconfigurer le GRUB. Sans parler de la véritable bouée de sauvetage que ceic peut représenter en cas de pépin.
Si, malgré tout, l'une ou l'autre caractéristique exotique n'est pas prise en charge, le GRUB peut appeler un autre gestionnaire d'amorçage. Bien sûr, toutes ces fonctions peuvent, au besoin, être protégées par mot de passe.
Le shell du GRUB est un program Unix qui émule le code d'amorçage du GRUB sous un autre système d'exploitation tels GNU/HURD, GNU/Linux ou *BSD, ce qui autorise des tests sans redémarrage de la machine.
A l'heure actuelle, le GRUB est à l'aube de sa version 1.0 et le gros du travail consiste désormais en l'amélioration de la stabilité et l'élimination des derniers bugs - rien de nouveau n'est prévu.
Après la version 1.0, une nouvelle infrastructure du GRUB, dénommée Figure [10] et déjà developpée par Gordon Matzigkeit, sera testée. Si la sauce prend, elle donnera essentiellement à GNU GRUB les capacités d'un mini-système d'exploitation avec compilateur, gestion de la mémoire, etc. Indépendamment de Figure, tout semble indiquer que le GRUB est appelé à évoluer jusqu'à l'état de noyau à part entière. La raison principale en est qu'il est très intéressant de disposer d'un chargeur de démarrage léger extensible par le chargement de modules ou d'un noyau qui se substitue complètement à l'environnement d'amorçage.
Mais tout ceci n'est encore que projets d'avenir. Ce qui importe dans l'immédiat, c'est que, avec GNU GRUB, nous avons un chargeur capable d'amorcer GNU/HURD et doté de caractéristiques dont on ne pouvait que rêver jusque là. Sachant cela, l'on comprend mieux que plusieurs distributions GNU/Linux telles OpenLinux, Plamo Linux, Mandrake, BestLinux et Conectiva Linux, l'utilisent par défaut.
Quittons à présent la partie technique pour aborder les activités évoquées plus haut.
A nous quatre, nous avons pesé le pour et le contre, tout en apprenant à mieux nous connaître en échangeant nos vues sur la question avant de porter le débat sur la place publique. En novembre 2000, ça y était enfin.
Quel est la finalité de la Free Software Foundation Europe?
L'objectif premier de la Free Software Foundation aux Etats-Unis est d'offrir une certaine infrastructure technique et d'organisation ; en même temps, elle rassemble, canalise et redistribue des fonds. Sur tous ces plans, il faut bien reconnaître qu'en Europe, nous accusons un très net retard sur les Etats-Unis. En outre, la déductibilité fiscale des dons, jusqu'ici impossible, est un argument de poids.
Le but avoué de la FSF Europe est d'assister en tout ce qui est technique ou organisation le projet GNU, ainsi que toute autre initiative utile liée au logiciel libre, tout comme le fait la FSF actuellement. Nous souhaitons en outre prendre en charge le soutien financier, afin de le rendre meilleur et plus efficace. Enfin, nous entendons nous muer en interlocuteur politique, afin d'assurer au logiciel libre un avenir radieux.
Ensemble, nous avons définis les concepts-clés et jeté les bases d'une confiance mutuelle dans ce cercle fermé, car discuter en public de ce genre de sujet ne fait généralement qu'enflammer les passions au point d'obscurcir totalement le vrai sujet du débat. D'un point de vue politique, ceci a pu donner l'impression d'une absence de consensus sur la scène du Logiciel Libre, ce qui s'est révélé entièrement contre-productif. Nous avons à présent le sentiment d'avoir posé les fondations d'une construction durable.
Assurer sa pérennité est désormais notre objectif, et l'assistance de la communauté tout entière nous sera en cela d'un grand secours. Pour ceux que cela intéresse, nous avons une page web embryonnaire [11] ainsi que des listes de diffusion publiques [12].
Mais il y a une quatrième tâche à laquelle la FSF Europe va se consacrer : celle d'organiser et d'entretenir le GNU Business Network.
L'idée du GNU Business Network serait de rapprocher le projet GNU des entreprises, et d'inciter davantage celles-ci à s'engager envers la philosophie GNU. Ses activités seront centrées autour d'un site web, véritable point focal reprenant la liste de l'ensemble des participants du monde entier. Le but essentiel de cette liste est triple.
D'abord, elle permettra aux clients d'accorder leur préférence aux entreprises qui aident la Communauté du Logiciel Libre. Ainsi, tout le monde pourra indirectement contribuer à la soutenir.
La deuxième fonctionnalité qu'il propose est celle d'une plate-forme de contact entre entreprises de Logiciel Libre du monde entier. Voilà le moyen pour celles-ci de mettre la main sur des distributeurs potentiels, des parrains locaux ou des partenaires de développement. C'est tout particulièrement ici que nous voyons un immense potentiel pour le moment largement sous-exploité. Nous espérons pouvoir y remédier.
Enfin, nous voulons encourager les entreprises à réduire leurs activités propriétaires afin de se ménager une meilleure place au sein du GNU Business Network, puisque l'adhésion au réseau sera fondée, non sur les contributions financières, mais sur les seules activités des entreprises.
Il est en outre prévu une homologation des projets de logiciel libre : une marque permettra aux entreprises de témoigner envers leurs clients et envers le mouvement de leurs affinités avec celui-ci.
Le manifeste du GNU Business Network sera la "GNU Business Network Definition", rédigépar les protagonistes de la FSF Europe, en concertation permanente avec Richard M. Stallman. Nous sommes actuellement à sa 20ème version, et nous nous sentons là aussi très près du but.
Tous ceux qui y sont intéressés, et spécialement les entreprises, sony invités à participer à la discussion de ces concepts sur les listes de diffusion publiques [13].
Info
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[1] Vos idées, commentaires et questions à
Brave GNU World <column@brave-gnu-world.org>
[2] Page d'accueil du Projet GNU http://www.gnu.org/ [3] Page d'accueil du Brave GNU World de Georg http://brave-gnu-world.org [4] Initiative "Gnu C'est Nous" http://www.gnu.org/brave-gnu-world/rungnu/rungnu.en.html [5] Page d'accueil de CGIBurn http://www.tir.com/~sgifford/cgiburn/ [6] Adresse FTP de Multiple ftp://www.belug.org/pub/user/ob/Programs/Tools/ [7] Adresse FTP de Diff2html ftp://ftp.cs.duke.edu/pub/des/scripts/diff2html [8] Adresse FTP de Dv ftp://ftp.cs.duke.edu/pub/des/scripts/dv [9] Page d'accueil de GNU GRUB http://www.gnu.org/software/grub/ [10] Page d'accueil de Figure http://fig.org/figure/ [11] Page d'accueil de la Free Software Foundation Europe http://www.fsfeurope.org [12] Listes de diffusioon de la Free Software Foundation Europe http://mailman.fsfeurope.org [13] Listes de diffusioon du GNU Business Network http://mailman.gnubiz.org |
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Traduction [FR]: Pierre Libotte
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Last modified : $Date: 2008/06/16 16:43:10 $ $Author: mattl $